Tout d'abord l'évocation d'un monde éloigné a permis dans un certain nombre de récits de dénoncer les atteintes faites à l'Autre par les états comme l'esclavage ainsi que le colonialisme, c'est ce que met en évidence le texte du corpus "supplément au voyage de Bougainville" de Denis Diderot. Le lecteur en étant interpellé de cette manière, par un vieillard du bout du monde qui semble plus sage que Bougainville, est peut-être plus enclins à une réflexion plus juste concernant des sujets graves comme ceux-ci et il pourra faire preuve de plus d'objectivité. Mais il est aussi essentiel de rétablir des vérités en luttant contre des préjugés sur des peuples lointains et inconnus que semblent être des sauvages, le texte du corpus "La controverse de Valladolid" de Jean Claude Carrière permet au lecteur de comprendre que ce n'est pas parce qu'il a d'autres moeurs et coutumes que l'indigène est plus sauvage que l'Européen. Comme nous l'avons vu avec Christophe Colomb, l'Européen est un conquérant et l'indigène facile a conquérir parce qu'il donne à l'Européen une impression d'une absence d'éducation, voire d'humanité. La vision de Jean de Léry dans "histoire d'un voyage fait en terre de Brésil" et de Montaigne dans le chapitre "les cannibales" des Essais est toute autre, ils organisent une confrontation entre le Nouveau Monde et la vieille Europe, aux dépens de cette dernière. L'intégrité de l'Autre est donc rétablie par les textes de ces auteurs. L'indigène n'est pas un monstre sauvage cela devient la réalité du lecteur, par conséquent il devra se demander ce qu'il représente lui pour l'Autre. En effet il se pourrait que son monde devienne une caricature et qu'il soit ridiculisé, tout cela encore une fois pour lui permettre de mieux se connaître et d'avoir une réflexion sur lui-même. Montesquieu dans "les lettres Persanes" , caricature les Parisiens, il tend aux lecteurs un miroir à travers le regard des persans dans lequel ils peuvent se voir agir,