Au rendez-vous
« Gabriel Péri »
1- Un homme est mort qui n’avait pour défense Que ses bras ouverts à la vie Un homme est mort qui n’avait d’autre route Que celle où l’on hait les fusils
5- Un homme est mort qui continue la lutte Contre la mort contre l’oubli.
Car tout ce qu’il voulait Nous le voulions aussi Nous le voulons aujourd’hui
10-Que le bonheur soit la lumière Au fond des yeux au fond du cœur Et la justice sur la terre.
Il y a des mots qui font vivre Et ce sont des mots innocents
15- Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté Le mot enfant et le mot gentillesse Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits Le mot courage et le mot découvrir 20-Et le mot frère et le mot camarade Et certains noms de pays de villages Et certains noms de femmes et d’amis Ajoutons-y Péri Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
25- Tutoyons-le sa poitrine est trouée Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux Tutoyons-nous son espoir est vivant.
Commentaire du poème
Introduction : Le 15 décembre 1941, Gabriel Péri, député communiste est fusillé par les nazis près de Paris. Avec 53 autres otages juifs. Paul Eluard, poète communiste engagé, écrit ce poème pour lui rendre hommage, perpétuer son souvenir (cf. titre).
Problématique(s) : Quelle figure du héros Eluard peint-il dans ce poème ? Comment l’individu devient-il héros par le biais d’un poème ?
On a un poème en trois strophes inégales, sans rimes et sans signes de ponctuation.
C’est une étude linéaire qui est proposée.
Première strophe
· On a la répétition/anaphore « un homme est mort »… Pourquoi « un » ? Article indéfini, ce n’est pas un homme nommé, universalisation du héros, généralité.
· Notion antithétique de la mort et de la vie. Les