Autour d'un gros cornichon, d'un bocal, et de petits oignons
AUTOUR D'UN GROS CORNICHON, D'UN BOCAL,
ET DE PETITS OIGNONS
Cette semaine, je lis pour m'amuser un petit recueil d'articles de Javier Marías, publié chez Gallimard sous le titre Littérature et fantôme, 2009. Or, voici qu'au détour d'un papier sur la critique littéraire, l'auteur, sans se plaindre tout à fait (mais ça y ressemble un peu quand même), nous rappelle que l'écrivain est parfois soumis à des attaques lancées par de drôles de zozos. Voici par exemple de terribles puristes pour lesquels bien des transgressions, même mineures, et qui pimentent d'ordinaire n'importe quel texte un peu travaillé, sont d'abord des incorrections... Ha, misère, il fallait écrire platement !
Javier Marías énumère ensuite quelques-unes de ces horreurs à cause desquelles l'esprit libre s'attire les foudres des ci-dessus foies séchés (je crois que je viens de prendre parti). À cette occasion j'ai découvert effaré qu'il existe des hendiadys et des aposiopèses – je ne savais pas ! – des catachrèses, et même des hypallages.
Ô puissant bestiaire ! On ne m'avait pas prévenu. Je n'étais pas au courant. Des pléonasmes et des répétitions, oui, chacun connaît cela ; mais des anaphores, mais des hypotaxes, mais des zeugmes, ou zeugma ! Mais des hypallages ! Que le monde est vaste...
Et donc, sans ces bizarres chimères, nous dit monsieur Marías, il n'y aurait pas de littérature qui vaille... Terrifié à l'idée de faire de la littérature ne vallant rien, inquiet à l'idée de me lancer à faire de l'hyperhypotactique sans même le savoir, vite, j'ouvris quelques sites dédiés à ces animaux-là, et entrepris d'essayer de comprendre de quoi que ça causait.
Très rapidement, devant le virulent défi d'interprétation de ses mots que représentait à mes yeux la moindre définition de la plus humble des figures de style qui hantent la langue française, son écriture et son oralité, il me vint envie de bricoler un petit manuel d'exercices (le millième au moins, de tous ceux