Avortement
De simples députés de son parti feront le travail à sa place, avec l’appui de quelques députés libéraux. C’est un plan compliqué : quatre projets de loi d’initiative parlementaire conféreraient au fœtus le statut juridique « d’enfant non encore né », ce qui serait un pas important vers une éventuelle contestation du droit à l’avortement devant la Cour Suprême.
Cette stratégie de « l’enfant non encore né » (unborn child) a porté fruit aux États–Unis : trente-sept États ont abrogé ou grandement restreint le droit à l’avortement.
Le Canada est le seul grand pays développé à ne pas avoir de loi sur l’avortement, ce qui soulève l’ire de la droite chrétienne. Les députés conservateurs ont l’appui des groupes Pro-Vie américains, de l’Église catholique et des groupes protestants évangéliques.
Depuis l’accession au pouvoir du gouvernement de M. Harper, des organisations influentes de la droite chrétienne et les groupes de pression « pro-famille » poussent comme des champignons à Ottawa.
Le point de départ de cette stratégie était le dépôt par le député Ken Epp, un fervent chrétien mennonite, du projet de loi C-484, Loi sur les enfants non encore nés victimes d’actes criminels. S’il était adopté, ce projet de loi créerait une nouvelle catégorie d’infraction au Code criminel : le fait de tuer ou de blesser un « enfant non encore né » pendant la perpétration d’une agression contre une femme enceinte.
L’assassin d’une femme enceinte serait accusé de double meurtre. Les groupes de défense des droits des femmes craignent que la loi ne serve aussi à porter des accusations contre les femmes qui se font avorter illégalement, pour avoir causé du tort à leur « enfant non encore né ». En vertu de lois semblables aux