Biomorphisme
Texte écrit en marge de l’exposition Sculpture numérique et biomorphisme Nancy Octobre 2007 http://www.intersculpt.org/sculptbio/sculptbio2007.html
Le biomorphisme dans la culture artistique moderne
Simon Diner
Dans le développement de la société industrielle la part dévolue à la nature dans la culture et la vision du monde a souvent varié. Notre rapport au vivant se modifie sans cesse et ceci n’est pas sans conséquences sur le rôle joué par la représentation des formes vivantes dans les différentes manifestations de la culture artistique. A la fin du XIX siècle la pensée intellectuelle et philosophique était fortement sous l’influence de la Naturphilosophie, issue de l’idéalisme allemand, et se déployait dans une atmosphère vitaliste marquée par de multiples courants ésotériques. En la fin d’un siècle dont une des productions intellectuelles majeures est dans le développement de la pensée darwiniste. On peut citer pèle mêle les philosophies biologiques de Henri Bergson, de Friedrich Nietszche, de Georg Simmel et d’Oswald Spengler, le monisme spirituel d’Ernst Haeckel, ce naturaliste merveilleux observateur des formes vivantes, l’énergétisme de Wilhelm Ostwald dans son opposition à l’atomisme encore incertain, le néo vitalisme de Hans Driesch, le néo lamarckisme opposé au darwinisme dans son accent sur la volonté créatrice des êtres vivants et le rôle de l’environnement. Toutes ces conceptions avaient en commun de donner un rôle
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primordial à la vie et à ses processus, et donnaient le sentiment que la biologie était la science essentielle de l’époque. Malgré leur développement les sciences chimiques et physiques sont dans l’attente des grandes révolutions conceptuelles qui vont les consacrer. C’est dans cette atmosphère que va exploser ce mouvement artistique tourné vers les formes de la nature que l’on désigne du terme traditionnel d’ « Art Nouveau ». Avec ses formes fluides et son inspiration naturiste il apparaît comme un mouvement insolite,