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Jean-Pierre Ramsay-Levi
Producteur
Produire un film, c'est rassembler – dans un même projet, dans le but de raconter une histoire en images – des talents, des moyens techniques et un financement.
Peut-on parler de 7e art ou d'industrie ? Il y a évidemment de l'art dans un film, mais considérer qu'il ne s'agit que d'une activité strictement artistique est sans doute une erreur. Des textes de la République, consacrés à notre métier, utilisent l'appellation « industrie cinématographique ». Un écrivain, un peintre, un sculpteur, etc. sont en principe les seuls concepteurs-producteurs de leur œuvre. Il n'a pas fallu, comme au cinéma, associer aux talents plusieurs corps de métier, employer différentes techniques et rassembler d'importants moyens financiers pour donner naissance à l'œuvre.
L'étroite conjugaison de tous ces éléments contribue à l'ensemble et lui donne une logique qui lui est propre. La variation de l'un d'eux entraînera invariablement une distorsion du projet initial.
Et pourtant, il n'y a pas de règle qui vous permette d'estimer l'audience d'un film, son marché potentiel, de choisir tel artiste au détriment de tel autre, de modifier un scénario, une mise en scène qui souvent doit être arbitrée entre projet artistique et moyens financiers, enfin d'anticiper sur les impondérables. Il ne faut jamais oublier que toute cette machine est au service d'une caméra dirigée par un metteur en scène qui a en face de lui un comédien ou une comédienne. Et toute cette aventure peut se dérouler sur une ou plusieurs années. Ceci s'appelle le cinéma.
Cinéma et risques : une industrie de pilotes
Banques et établissements de crédit ont souvent tendance à considérer notre profession comme une activité à risque. Ont-ils raison ? On pourrait dire qu'un film est un produit de grande consommation dans le sens où il s'adresse à un large public (sortons de cette épure, l'« art et essai », et qui peut aussi réserver