Boouh
Le genre autobiographique est probablement un des genres littéraires, voire le genre littéraire qui pose le plus de problème lorsqu'il s'agit de le théoriser. G. May dans Autobiographie relève trois règles sûres de l'autobiographie. L'autobiographie est une œuvre écrite à la maturité voire à la vieillesse, le récité est écrit à la première personne et selon une perspective rétrospective.
De plus, l'autobiographie a des buts plus ou moins avoués qui sont toujours les mêmes ou presque : mieux comprendre sa vie ou du moins d'avoir l'illusion de mieux saisir son sens, être mieux connu de son public (car l'autobiographe n'est en général pas un personnage anonyme). L'autobiographe obéit à des mobiles tels que la hantise du temps qui passe, une certaine vanité, voire un certain égocentrisme.
Mais c'est Philippe Lejeune dans Le Pacte autobiographique publié en 1975 qui a peut-être le plus clairement défini les règles du genre. Nous nous contenterons de rappeler brièvement le contenu de ce pacte que l'auteur fait avec le lecteur : le récit est en prose, traite de la vie individuelle et de l'histoire d'une personnalité, le narrateur et l'auteur sont une seule et même personne, le narrateur est également le personnage principal du récit, récit qui est écrit selon une perspective rétrospective.
Philippe Lejeune résume plus simplement ce pacte grâce à une définition de l'autobiographie : « récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité ». [140]
Simone de Beauvoir donne le titre de « Mémoires » au récit de sa vie. Georges May souligne que la frontière entre les Mémoires et l'autobiographie n'est pas très nette. Le Larousse du XIXe siècle donne cette définition du genre des Mémoires : « Sortes d'ouvrages dans lesquels la part faite aux événements contemporains, à l'histoire même