Britannicus
Acte I
En 55 avant J-C., «à Rome, dans une chambre du palais de Néron», au petit matin, Agrippine attend que veuille bien la recevoir celui-ci, son fils, qui, depuis trois ans, est un empereur qui gouverne avec sagesse, mais qui, sous des attitudes encore vertueuses, commence à laisser percer sa véritable nature. Elle vient d’apprendre que, sans l’en avertir, il a commis pendant la nuit une étrange action qui sème le désarroi et l’inquiétude dans son entourage : il a fait enlever et conduire au palais, où il la séquestre, Junie, seule descendante d'Auguste et amie de son demi-frère, Britannicus, dont il s'est épris. Agrippine avait eu Néron d’un premier mariage, et l’avait fait adopter par son second époux, l’empereur Claude (désigné aussi par «Claudius»), auquel, avant de l’assassiner, elle donna un autre fils, Britannicus, qui était donc le prétendant légitime à la succession. Mais elle fit accéder au pouvoir Néron, exerça sur lui sa tutelle avant de se sentir de plus en plus délaissée par cet ingrat qui veut maintenant lui enlever toute influence, l’enlèvement de Junie étant le signe que son autorité sur son lui s'émousse.
Burrhus, un des «gouverneurs» (conseillers) de Néron, lui interdit l'accès à sa chambre. Elle trouve qu’il a pris trop d'importance, ce à quoi il réplique en lui reprochant d'être trop méfiante. Il plaide le droit du jeune empereur à gouverner seul, sans sa mère, à laquelle il conseille de ne pas trop afficher sa disgrâce. Elle l'interroge sur la signification de l'enlèvement de Junie.
Britannicus survient, cherchant Junie, exposant son malheur. Agrippine l’informe, et lui laisse entendre qu’ils pourraient s’allier contre Néron, car elle veut se venger. Ces compagnons d'infortune, naguère ennemis farouches, se retrouvent ainsi paradoxalement solidarisés.
Britannicus se confie à Narcisse, son «gouverneur», qui lui semble dévoué.
Acte II
Néron, sûr de lui, ordonne l'exil de Pallas, affranchi de Claude qui est un allié