candide ou l'optimiste
Je m’adresse à vous dans cette lettre pour vous parler de Candide ou l’Optimiste,
Laissez-moi d’abord vous parler de sa publication. Le 15 janvier 1759, je fais publier mon nouvel ouvrage anonymement, par peur de la censure. Ce n’était pas la première fois que je m’essayais au conte philosophique et je m’étais permis de dénoncer des choses qui n’étaient du goût de certains, je vous les détaillerais plus tard. Cela étant, il sera tout de même traduit en italien et en anglais et révisé en 1761, en particulier le chapitre vingt-deux. Je ne portais pas beaucoup d’intérêt au genre du conte, j’ai même encore du mal aujourd’hui à nommer la façon dont j’ai écrit Candide, je trancherai pour un petit roman, mes éditeurs le catégoriseront dans la rubrique, assez vague soit-elle, de « roman et conte ».
Vous devez sûrement vous demander pourquoi j’ai choisi écrire sous la forme d’un conte, je vais répondre à votre question. Avant tout, mon but était d’avancer mes idées, faire partager ma façon de penser, mes réflexions. Je voulais les détacher des débats de salon réservés à une certaine classe sociale, pour que chacun, dans la mesure où il savait lire, puisse s’essayer à l’art de philosopher, de réfléchir sur le monde qui l’entoure. Je voulais que mon œuvre soit en continuité avec le travail des Lumières : en écrivant Candide, je critique la philosophie de l’optimisme de Leibnitz, la religion, l’esclavage, la violence à l’égard des femmes, la classe aristocratique et toutes autres formes d’injustices.
Je pense que vous avez du remarquer que je fais souvent référence à l’argent, par exemple lorsque Candide dit : « La petite terre rapportera beaucoup » dans le chapitre trente. Le personnage de Candide que j’ai créé porte une attention particulière à l’argent, il est toujours en quête d’en avoir : lorsqu’il vend sa liberté au sergent recruteur dans le chapitre deux ou encore lorsqu’il perd de l’argent dans des jeux truqués. Néanmoins l’argent peut