Chapitre 5 : les mutations sociales
Certains auteurs donnent la prépondérance aux individus dont l’action ( celle en tout cas d’hommes exemplaires, de « personnalités ») ou les besoins ( par exemple celui de communiquer ) expliqueraient la création des institutions diverses ; d’autres, à l’opposé, considérant les déterminations qui pèsent sur les personnes, recherchent ailleurs, dans des « forces anonymes et supra-individuelles », l’origine des structures. Cette opposition se pare dans le champ scientifique de justifications méthodologiques, c’est pourquoi elle perdure. Faut-il partir dans l’analyse, des individus, le social résultant de l’agrégation des comportements individuels ? ou, à l’inverse, doit-on considérer que les structures ont une existence indépendante, sont dotées …afficher plus de contenu…
Il n’hésite d’ailleurs pas lui-même à parler d’un changement de paradigme dû au tournant linguistique qui s’est imposé dans les sciences humaines et sociales. Selon lui, les sciences ou disciplines du langage permettent de rompre avec les vielles thématiques de la conscience et de l’action. La sociologie notamment ne peut rester une discipline qui privilégie les individus en tant que sujets, car le lien social ne se constitue pas à partir de l’agrégation des consciences individuelles, mais bien à partir de relations intersubjectives structurées par les langages naturels, cad à partir de la communication. En ce sens, la sociologie devient elle-même une discipline de la communication et des actes de langage, et plus fondamentalement de l’agir communicationnel. HABERMAS n’ignore évidemment pas qu’il n’y a pas que de l’agir communicationnel dans les activités humaines. Il se dit ainsi persuadé de