Charles baudelaire
Charles Baudelaire (1821-1867), poète et critique français, qui, avec les Fleurs du mal, s’est fait le chantre de la « modernité ».
BAUDELAIRE ET LA MODERNITÉ POÉTIQUE
Charles Baudelaire est né à Paris. Son père, François Baudelaire, peintre à ses heures, décède alors que Charles n’a que six ans. Sa mère, Caroline Dufaÿs, se remarie en 1828 avec le général Aupick, au grand désespoir de l’enfant. Placé d’abord en pension à Lyon, il étudie ensuite au lycée Louis-le-Grand à Paris, où il se signale par son indiscipline et d’où il est exclu en avril 1839. Après avoir néanmoins obtenu son baccalauréat, résolu à se consacrer à l’écriture, Baudelaire entame dans le Quartier latin une vie d’insouciance et de bohème, tout au moins jusqu’en 1841, date à laquelle son beau-père, soucieux de mettre le holà à ses fredaines, le fait embarquer quasi de force sur le Paquebot-des-Mers-du-Sud, pour un long voyage à destination des Indes. De ce périple, quoiqu’écourté — il s’arrête à l’île Bourbon (aujourd’hui la Réunion) —, il ramène les premiers poèmes de son principal recueil, les Fleurs du mal, notamment le sonnet « À une dame créole », ainsi qu’un certain goût pour l’exotisme, thème prégnant dans son œuvre, et une attirance pour les femmes « typées ».
Ainsi, de retour en France, Baudelaire s’éprend de Jeanne Duval en 1842, une mulâtresse dont il partagera jusqu’à la fin la vie erratique et qu’il érigera comme la « Vénus noire » de son œuvre, comme l’incarnation de la femme exotique et sensuelle. Cette liaison n’empêche pourtant pas le poète de poursuivre de ses assiduités Marie Daubrun en 1847 et Mme Sabatier en 1852. À cette dernière, il envoie d’anonymes poèmes : amour éthéré qui prend brutalement fin lorsque l’idole succombe et s’abandonne.
Installé sur l’île Saint-Louis, le jeune poète tire profit de l’héritage paternel que, sa majorité venue, il commence à toucher (1842), vivant profusément, à la manière des dandys, dépensant des sommes indécentes