Charles
Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité3. Comme le suggère le titre de son recueil, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l'idéal inaccessible (À une passante), laviolence et la volupté (Une martyre), mais aussi entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ») et même entre les artistes à travers les âges (Les Phares)4. Outre des poèmesgraves (Semper Eadem) ou scandaleux (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda), l'horreur (Une charogne) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage) à travers l'exotisme.
Les Fleurs du mal
Unique recueil de poèmes en vers de Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal englobent la quasi-totalité de sa production poétique, de 1840 jusqu'à sa mort survenue fin août 1867.
Publié le 25 juin 1857, réédité dans des versions différentes en 1861, 1866 puis 1868, ce recueil est l’une des œuvres majeures de la poésie moderne. Ses quelque 150 pièces, empreintes d’une nouvelle esthétique où l'art poétique juxtapose une réalité souvent crue – voire triviale – à la beauté la plus ineffable, exerceront une influence considérable sur des poètes ultérieurs aussi éminents que Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et