Dans les trois textes du corpus, la présence du narrateur s'exprime de manière différente. Dans le texte de Marot et de voltaire, sa présence est forte. Dans le poème de Marot , les marques de la première personne sont abondantes, le poète se dédouble même en se mettant à distance par le biais de la 3ème personne du singulier. La ponctuation expressive, présente et dans le poème de Marot et dans le texte de voltaire souligne l'engagement et l'emportement du narrateur qui ne peut contrôler ses émotions de détresse et de colère. De plus la forte présence d'un vocabulaire évaluatif montre que le narrateur est beaucoup plus discrète, voire ténue. En effet on ne remarque qu'une seule marque de la première personne , la voix narrative cède devant celle du Procureur, qui développe sa plaidoirie. Cette voix du procureur résonne soit par le biais du discours indirect, soit par le biais du discours direct ou du discourt indirect libre. Le narrateur est un simple vecteur de la voix de la justice.

Discrète ou forte, la voix du narrateur joue un rôle dans la satire de la justice qui est proposée dans chacun des textes. En effet, dans le texte 1 la voix tonne et vocifère hautement, pour s'insurger contre une justice jugée expéditive. Marot en s'impliquant se fait acteur de sa propre défense (texte 1) et se pose comme cas exemplaire d'erreur judiciaire. En apportant son expérience personnelle, il donne du crédit à la dénonciation delà justice qu'il entreprend. La voix voltairienne tonitruante porte des coups assassins contre la justice française. Par le biais du polémique, le narrateur se fait le défenseur actif et virulent d'un innocent. Voltaire est cet être qui raisonne afin de faire triompher la vérité. Enfin le narrateur de "l 'étranger" reste le spectateur passif de sa mise en accusation (texte 3). Cette distance qui donne au texte un tour objectif et impartial, est un choix judicieux. Meursault ne pourra être accusé de parti pris puisqu'il rapporte par le biais du