Commentaire caligula acte 4 scène 14
1. Caligula, seul face au miroir : situation symbolique et révélatrice
« Il tourne sur lui-même, hagard, va vers le miroir. » Cette situation est d'abord révélatrice de sa solitude puisqu'il a fait le vide autour de lui et que, faute d'avoir quelqu'un vers qui aller, à qui parler, il se tourne vers son miroir. Les didascalies, comme ses paroles, le soulignent bien : « il recule un peu, revient vers le miroir » de même que les jeux de scène qu'il effectue face au miroir comme s'il était face à quelqu'un : « il tend les mains vers le miroir », « je tends mes mains et c'est toi que je rencontre ». De fait, bien sûr, le miroir ne fait que lui renvoyer son image, c'est donc un face-à-face avec lui-même qu'il lui offre, qui va permettre un retour sur soi pour faire le point sur son action. Et c'est un faux monologue qui s'engage, puisque le dédoublement autorise un dialogue, Caligula va se parler à lui-même, s'interpeller comme le montre l'alternance des pronoms de première et de deuxième personne du singulier : « Je sais pourtant, et tu le sais aussi. »
2. La libre expression des sentiments face à une mort attendue
Tout d'abord, Caligula exprime sa peur, il reconnaît simplement en entendant « des bruits d'armes », « j'ai peur » et, tout aussitôt, le dégoût que cela lui inspire : « Quel dégoût, après avoir méprisé les autres, de se sentir la même lâcheté dans l'âme. » Lui qui a méprisé pour leur lâcheté ceux qu'il a condamnés à mort, retrouve cette même lâcheté en lui, il ne vaut pas mieux. Derrière le justicier qu'il a voulu être vis-à-vis des autres, c'est l'humain qui se révèle avec toutes ses faiblesses, il n'est qu'un homme parmi les autres. Il s'ensuit un abandon plus facile à la mort qui l'attend puisqu'elle mettra fin à tout : « Mais cela ne fait rien. La peur non plus ne dure pas. Je vais retrouver ce grand vide où le cœur s'apaise. » On peut noter ici la périphrase qu'il utilise pour