Commentaire de texte aristote "ethique de nicomaque"
Explication de texte : Aristote, Ethique de Nicomaque, livre III chap. II
Dans l’extrait de l’Ethique de Nicomaque d’Aristote, l’auteur traite du ou des mobiles de l’action. En effet, les actions humaines ne sont pas toutes du même ordre, et n’ont pas toutes les mêmes mobiles ; le texte cherche à apporter des éléments de réponse à la question suivante : quels sont les ressorts, les mécanismes, les mobiles de l’action ? Qu’est-ce qui pousse les hommes à agir ?
Nous étudierons dans un premier temps l’opposition faite entre l’impulsion (volontaire) et la délibération intérieure (soit le choix) : les actes soudains seraient l’opposé des actes réfléchis, car le choix est contraire aux impulsions, aux sentiments, qui sont hors de notre contrôle ; le libre choix est en effet le fruit de la maîtrise de soi. Dans un deuxième temps, nous verrons que malgré cette opposition, la volonté et le libre choix sont complémentaires : la volonté concerne l’objectif de notre action et le choix concerne les moyens d’atteindre cet objectif, car « le choix s’exerce sur ce qui dépend de nous ».
La première phrase du texte illustre l’idée suivante : les actions impulsives, décidées dans l’urgence et sans réflexion approfondie sont volontaires ; nous sommes en effet conscients de ce que nous sommes sur le point de faire. Mais on ne prend pas le temps d’y réfléchir, et de peser le pour et le contre : soit de faire un « choix délibéré » entre ce que nous sommes sur le point de faire et une action autre. On ne choisit donc pas délibérément d’agir comme nous sommes sur le point de faire ; c’est notre volonté qui nous pousse à agir. Ainsi, ces actions impulsives qu’Aristote nomme « actes soudains », s’opposeraient par définition aux actes réfléchis ; les actes réfléchis sont le fruit d’une réflexion approfondie, d’une délibération personnelle entre ce qui conviendrait le mieux et ce qui conviendrait le moins de faire. On se pose un problème à soi-même