Commentaire la condition de l'homme moderne (prologue)
Dans cet extrait de la Condition de l’homme moderne, Hannah Arendt expose sa réflexion sur la notion de progrès scientifique qu’elle place au cœur de sa pensée sur la condition humaine. Les avancées en matière scientifique sont nombreuses au moment de la publication de cet ouvrage comme par exemple la conquête de l’espace ou l’eugénisme, tous deux cités précédemment dans ce prologue. L’auteure interprète ces avancées comme une volonté des hommes d’échapper à l’emprisonnement terrestre, aux lois de la nature c’est-à-dire à leur condition d’humain. Pour elle la science constitue l’ensemble des savoir-faire acquis par des méthodes expérimentales notamment la capacité technique à s’échapper de la terre, à créer la vie où à l’éradiquer. Il faut cependant distinguer l’idée de capacité de celle de légitimité morale. Le questionnement sur le bien-fondé et l’aspect éthique de l’utilisation de ce savoir-faire est primordial, mais la complexité de plus en plus accrue des connaissances issues de la science rendent cette réflexion difficile d’accès pour beaucoup d’individus. Hannah Arendt, en se penchant sur le caractère de plus en plus hermétique de la science, s’interroge sur les conséquences réelles du progrès. Les avancées scientifiques, généralement synonymes d’amélioration, de profit, causent elles au contraire la perte de la liberté des hommes, qui ne peuvent plus participer au débat citoyen pour décider de leur utilisation ? Elle souligne dans un premier temps que le progrès est le résultat de la volonté des hommes, de leur envie d’échapper à leur condition terrestre tout en faisant apparaître la dimension politique des sciences et de leurs usages. Elle explique ensuite que le savoir qui en est issu est devenu incompréhensible pour une majorité des individus, ce qui les empêche de s’investir et de prendre part dans la pensée éthique. Hannah Arendt commence par la présentation de l’origine