Commentaire littéraire de "la chasse aux pommes" de jean-jacques rousseau, confessions, livre i
“La Chasse aux pommes”, extrait des Confessions (livre I), de Rousseau.
Ecrire sur soi, faire une confession, narrer sa vie, opérer un “récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur la vie individuelle...” (Philippe Lejeune, Le Pacte autobiographie). C'est ce que fit Rousseau au XVIII è siècle dans Les Confessions. Avec cette oeuvre, il est le précurseur du genre autobiographique, qui prit son réel essor au XXè siècle. Au XVIII ème siècle, cette oeuvre de Rousseau a ceci d'original, qu'elle fait du “moi” un objet littéraire, digne d'intérêt, en toute subjectivité puisqu'il s'agit de confier des souvenirs d'une vie, à la première personne. Au XVIIIème siècle, la littérature était plutôt celle d'une littérature à idées, subjective certes mais tournée vers la réflexion socio-politique et philosophique. Il n'était pas tellement question d'une quête intérieure. Rousseau en s'intéressant au “moi”, a été considéré par ailleurs comme un précurseur du Romantisme qui fera de la sensibilité, une caractéristique littéraire. Rousseau s'inscrit toutefois dans son siècle, car le souvenir, la quête intérieure est un moyen pour diverses justifications notamment pour des explications et argumentations sociales et politiques. Il est, rappelons-le, l'auteur du Pacte social. Dans cet extrait, que l'on appellera “La Chasse aux pommes”, comme le nomme lui-même Rousseau dans cet extrait, l'auteur évoque un souvenir de son enfance. Ce texte raconte un petit larcin, le vol d'une pomme, qui valut à l'auteur une sévère punition. On peut alors s'interroger sur la nature de ce souvenir d'enfance : comment et pourquoi un simple récit d'enfance devient-il une expérience fondatrice ? Nous étudierons tout d'abord l'aspect narratif du souvenir d'enfance, véritable récit à suspense. Puis, nous nous intéresserons au souvenir d'enfance remémoré et analysé par le narrateur-personnage-auteur