CORPUS SUR LE BONHEUR
du XVIIème siècle, le deuxième extrait du Neveu de Rameau de Diderot, écrivain et philosophe du siècle
des Lumières, et le troisième extrait des Eléments de philosophie d’Alain , philosophe du XXème siècle. En
quoi la conception du bonheur par l'homme constitue un enjeu commun à ces trois textes et par quelles
stratégies argumentatives est il abordé ? Nous allons d'abord aborder la conception d'un bonheur
accompagné de peines, puis celle d'un bonheur aux dimension collectives, et enfin une vision du bonheur
individuelle, personnelle. Nous étudierons, pour chaque partie, les différentes stratégies argumentatives
adoptées par les auteurs.
Ces trois textes présentent de manière indéniable une visée commune, celle de la conception de
bonheur, qui est abordée de plusieurs manières à travers les textes. D'abord, il y a le bonheur qui n'existe
qu'accompagné de peines : « il est essentiel à tout ce qui est un bien d'être acheté par mille peines » (La
bruyère, l.2). Chez Alain, le bonheur découle des efforts accomplis dans sa quête : « il n'est point de chose
qui ne plaise, si on la fait. » (l.9). Le bonheur est ainsi acquis « en acte » (l.8), et non offert. Lorsqu'il est
offert, reçu sans effort, il relève seulement du « plaisir » (l.15), voire de l' « ennui » (l.13) pour Alain, et
chez La bruyère, « une affaire qui se rend facile devient suspecte » (l.23)
La présence récurrente du pronom « on » dans les deux textes, prouve la volonté des deux auteurs
de généraliser les idées qu'ils appuient : «on comprend» ; «on croit » ; « on doive » (La bruyère, l.3, l.5 et
l.4) ; « on la reçoit » ; « on la fait » ; « on la cherche » (Alain, l.9 et l.11). Dans Les Caractères, qui
appartient au genre de la Maxime, l'emploi du présent de vérité générale accentue cette généralisation.
Alain, lui, choisit de faire référence à Aristote