Coût du travail et compétitivité
Fin août, Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie et des Finances, déclarait que le coût du travail n'était pas une "question taboue". Quelques jours plus tard, François Chérèque enfonçait le clou : "Le coût du travail est aussi un facteur de perte de compétitivité."
L'indice du coût du travail (ICT) vise à refléter l'évolution du coût horaire du travail de la main d'œuvre salariée en prenant en compte tous les éléments de coût (salaires et charges) et la compétitivité est la capacité d’une entreprise à supporter la concurrence, donc à exporter. Elle est désignée soit par les prix, soit par les coûts.
Une baisse du coût du travail peut-elle suffire pour rétablir la compétitivité de l’économie française et résorber le chômage ?
Nous évoquerons tout d’abord la situation économique et ses raisons puis la compétitivité et ses conséquences.
I. Situation économique et ses raisons
La situation économique de la France ne cesse de se dégrader. En effet son PIB qui représente la richesse d’un pays n’a augmenté que de 1.5% en 2012 par rapport à l’année précédente. De plus, la balance commerciale qui est le compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biens importés est déficitaire de 73 millions d’euros en 2011 alors qu’elle était déficitaire « que » 5,3 millions d’euros en 2000. Une conséquence majeure donc, la France arrive 6e au rang mondial avec ses échanges représentant seulement 3,3% des échanges mondiaux loin derrière la Chine devenue leader des échanges mondiaux avec 10,4% d’échanges.
La mauvaise situation de la France, augmentation de la dette, du déficit, la stagnation du PIB ont provoqué l’augmentation des coûts unitaires réels via l’augmentation des charges sociales. En effet sur une base de 100 en 2000, l’évolution de des coûts unitaires réels de main-d’œuvre a largement augmentée contrairement à celle de l’Allemagne qui a largement diminuée. L’Allemagne s’en sort mieux que la France