Delacroix
Les conditions de la publication des Sonnets restent floues. Bien que cette œuvre fût écrite par Shakespeare, il n'est pas certain que l'éditeur, Thomas Thorpe ait utilisé le manuscrit de Shakespeare avec sa permission. Par ailleurs, le recueil est dédié à un certain « Mr. W.H. », décrit par l'éditeur comme « le seul qui engendra » les poèmes (the only begetter), mais on ne sait pas qui est cet homme. La dédicace mentionne le poète comme « vivant à jamais » (ever-living), une expression qui alimente la controverse autour de la paternité des œuvres de Shakespeare, parce que cet adjectif est utilisé pour les défunts. (Shakespeare lui-même l'utilise dans ce sens dans Henry VI, part 1 (IV, iii, 51-2) : Henry V, mort, est « [t]hat ever-living man of memory ».) D'aucuns pensent que l'expression indique que le véritable auteur des Sonnets est mort en 1609, tandis que Shakespeare de Stratford vécut jusqu'en 16161. Le débat est alimenté par la présence d'un trait d'union dans le nom de Shakespeare sur la première de couverture et en haut de chaque page du recueil.
Les 17 premiers sonnets sont dédiés à un jeune homme et l'exhortent à se marier et à avoir des enfants2, afin de transmettre sa beauté à la prochaine génération. Ce sont les sonnets de la procréation (en). Cependant, la majorité des sonnets (18 à 126) sont écrits à l'attention d'un jeune homme et expriment l'amour du poète pour lui. Les autres sonnets (127 à 152) sont consacrés à la maîtresse du poète et expriment son amour pour