Dissertation de littérature
Maurice Blanchot, auteur et critique littéraire, propose dans son ouvrage Le livre à venir une caractérisation de la littérature dans son ensemble. Selon lui, ce qui la définit en tant que telle au regard d’autres textes qu’on ne pourrait qualifier « d’œuvres littéraires » est sa capacité à « échapper à toute détermination essentielle ». Ce paradoxe, d’une littérature, dont l’essence serait de ne pas se conformer à une définition de son essence préalable est ensuite renforcé par la seconde partie de la déclaration de l’auteur : elle doit donc échapper à « toute affirmation qui la stabilise ou même la réalise ». Autrement dit, la Littérature doit se vouloir en fluctuation permanente, une éternelle potentialité d’évolution. En somme, « elle n’est jamais déjà là, elle est toujours à retrouver ou à réinventer ». Cette dernière affirmation de Maurice Blanchot donne néanmoins à sa définition, une certaine nuance : en effet , l’emploi du verbe « retrouver » ne suppose-il une fondation de la littérature sur quelque chose de « déjà là », de préexistant justement ? Cette définition est de surcroît principe d’exclusion. Le fait de parler « d’essence », implique donc que l’ensemble des textes qui ne s’y conforment pas, ne peuvent être considérés comme littérature. Qu’en est il donc de l’ensemble des écrits, pourtant considérés comme de la littérature et qui ne sont pas fondamentalement novateurs à l’époque de leur parution, ou dépassant ce qui avait pu exister avant eux ?
Tout d’abord, la littérature est donc fondamentalement fluctuante et novatrice, cependant un grand nombre d’œuvres littéraires sont rattachés d’une multitude de manières à certains textes qui les ont précédés ou se plient à des critères de forme ou même de fond qui les structurent, enfin, malgré cela, une œuvre littéraire est avant tout singularité.
La littérature se définit par sa capacité à ne pas se conformer à un ensemble de normes qui la prédéfinissent.