Le terme « anti-héros » est apparu au XXe siècle désigne un personnage dont la conduite ne correspond pas à celle d’un protagoniste héroïque, tel qu’un personnage ordinaire qui subit les évènements, dépourvu de qualités exceptionnelles, à l'inverse de celui possédant des qualités de héros mais qui n'en fait pas usage, ou mal. La notion de « héros » date de l'antiquité, où celui-ci était représentée dans les épopées ou les romans de chevalerie, tel que Ulysse ou Lancelot. Il désigne un personnage qu’il soit réel ou fictif de l'Histoire qui mène l'action, et dont on peut vanter les mérites par ses qualités exceptionnelles, sa bravoure, ainsi que les hauts faits qu’il aura accompli et si par malheur il aurait commis un pêché, la fin de son histoire est toujours digne de sa qualité. Il désigne également le personnage principal d’une oeuvre. Nous allons donc voir dans quelle mesure est-il possible de parler de anti-héros au sujet de Meursault dans L'Etranger de Camus, et de Jérôme et Sylvie dans Les choses de Perrec. C'est pourquoi il conviendra tout d'abord de s'intéresser à la question de héros ou anti-héros pour le personnage de Meursault, puis d'étudier le même cas au sujet de Jérôme et Sylvie.

L'Etranger est rédigé à la première personne du singulier, sous la forme d'un journal intime, on peut en déduire que dans une certaine mesure, Camus s'identifie à Meursault, ce personnage à la fois "étrange" et "étranger" et lui transmet son rôle de narrateur. Celui-ci d’ailleurs étant un algérois, comme l'auteur, et habite également le même quartier populaire où il aura vécu avec sa vieille mère. Cela dit, l'auteur n'est pas narrateur de lui-même car le personnage principal ne raconte pas l'histoire de Camus. Meursault paraît montrer aucune importance au monde qui l'entoure, ainsi qu’à ses proches et semble indifférent à son avenir. Il ne semble pas se poser le problème des rapports humains, il les vit, bien qu'en montrant une certaine passivité devant la vie qui