Dissertation marot
Dans les débuts du XVIème siècle, la tendance générale est de revenir au naturel, en insistant sur une communication plus directe avec le lecteur, d'où le développement des genres épîtres ou encore épigrammes. La virtuosité ne disparaît certes pas complètement, mais elle se prend moins au sérieux. Alors que les Grands Rhétoriqueurs de la fin du XVème s'en tenaient encore à une poésie compliquée et souvent érudite, Clément Marot, lui, parvient à s'imposer en faisant la synthèse des traditions et en devenant l'initiateur d'un ton totalement neuf. Dans son Histoire de la littérature française, de 1894, Gustave Lanson considère qu' « il n'y a rien de profond » chez Clément Marot, et pour cause, ce dernier répond très rapidement au goût nouveau que la poésie va adopter au XVIème puisque son écriture cesse d'être une recherche compliquée pour devenir une distraction mondaine et sentimentale, un passe-temps et un jeu de l'esprit. Ainsi, pour Lanson « tout en [Marot] tend à la joie, et à la joie de sa compagnie sans laquelle la sienne ne saurait subsister ». Le critique affirme également que le fait qu'il n'y ait « rien d'intime » chez le poète, en plus de l'absence de profondeur, est justement la source de « la perfection du type qu'il réalise ». Mais alors, comment Clément Marot s'y prend pour proposer une poésie si parfaite, sans toutefois s'attarder sur des sujets profonds, ou intimes, tout en gardant la joie pour seul objectif de sa réalisation poétique? Afin de répondre à la question, nous nous pencherons dans un premier temps sur l'orientation légère que Marot empreinte dans sa poésie, puis nous nous intéresserons à la perfection du type dont parle Gustave Lanson, avant de nous attarder sur la joie qui semble être une des motivations premières du poète.
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