Dissertation prohibition intégrale des extansions ultérieures
Dans le contexte de relativisme politique et culturel que nous traversons, nous pouvons constater que nombre de mots et concepts ne fonctionnent plus comme vecteurs de sens au service de la pensée mais comme des agents de communication au service de« l’air du temps ». Je désigne par là l’idéologie distillée par le discours médiatique, constituée d’émanations inconscientes, de fantasmes, non-dits et dénégations des passages à l’acte en cours[1]. Ainsi en est-il du mot «identité », utilisé confusément pour parler de soi et des autres, à divers titres d’appartenance communautaire, notamment sexuelle, ethnique, religieuse, régionale. Nous reconnaissons dans cette déclinaison les composantes d’un autre concept à succès : « la diversité » dont les médias nous rebattent les oreilles. Tant pour la légitimer que pour effacer au plus vite de nos mémoires le souvenir d’une cohésion sociale fondée sur le respect des valeurs républicaines, les droits et les devoirs inhérents à la citoyenneté. Les revendications identitaires contemporaines se manifestent sur un mode passionnel confinant à la violence, mâtiné de victimisme que leur accréditation institutionnelle[2] rend explosives. Nous y détecterons d’emblée les symptômes d’une souffrance existentielle généralisée, d’une grave crise identitaire. Afin de l’ouvrir à l’analyse, nous rapporterons tout d’abord ce terme obscur d’ « identité » à la question de « l’Être » qui le sous-tend. Aborder cette dialectique primaire de « l’Être » nous ramène aux fondements les plus archaïques