dissertation
Présentation du corrigé
On présente communément le préjugé comme ce dont il faut se débarrasser, comme ce qu'il faut rejeter. En effet, le préjugé n'est qu'un avis, une opinion, un jugement qui estnon-fondé. Vous pouvez partir d'expressions simples : par exemple quand on dit d'une personne qu'elle est pleine de préjugés, on signifie qu'elle ne pense pas vraiment, qu'elle n'a que des opinions, qu'elle juge avant de savoir. Tel est l'étymologie duterme préjugé. Vous pouvez vous reporter aux analyses de Descartes au début de la seconde partie du Discours de la méthode lorsqu'il montre que bon nombre de nos connaissances relèvent de préjugés. Dans ces conditions, si le préjugé est à rejeterparce qu'il est un obstacle à la pensée, est-il possible de le faire, en d'autres termes, peut-on penser en finir avec les préjugés ? En effet, on peut distinguer le fait qu'il serait bon de penser sans préjugé du fait que cela soit possible. Or, si onaffirme qu'il est impossible de penser sans préjuger, on risque d'affirmer également qu'il est impossible de bien penser. Ainsi, se demander s'il est possible de penser sans préjugé c'est se demander s'il est possible de bien penser. Néanmoins, vouspouvez remarquer que bien souvent, lorsque nous jugeons, nous sommes prisonniers d'une culture, d'une manière de voir le monde. Ici, vous pouvez vous reporter à la critique que Lévi Strauss fait de l'ethnocentrisme à propos de la barbarie. Penser sanspréjuger consisterait alors à penser en mettant entre parenthèse nos croyances, nos habitudes, nos certitudes. Ici, vous pouvez penser à la figure de Socrate qui commence par affirmer qu'il ne sait qu'une chose c'est qu'il ne sait rien. Voustrouverez un commentaire de cette citation en vous reportant à notre fiche n°1 sous la rubrique « Les fiches sur les notions ». Vous pouvez alors montrer en quoi penser sans préjuger consiste à faire un usage autonome de sa raison. Ici, vous pouvez [à continuer]