DOUTE
Mais ne serait-ce pas trop exagéré de douter de tout ? Si l’on doute de tout, le vrai et le faux se mêlent dans notre esprit et nous n’arrivons plus à distinguer ce qui est vrai à ce qui est illusion. Ainsi, le doute absolu est nuisible et nous stoppe de toute action. Il faudrait éviter tout doute. En effet, les sciences certaines comme les mathématiques ne peuvent être mises en doute, elles ont permis la construction puis l’évolution du monde.
Finalement, ce qui pose problème est de savoir de quoi nous devons douter et de quoi nous ne devons pas douter. Alors le doute n’influence-t-il pas notre perception du certain (et de l’incertain) ?
[...] Il nous faut donc douter de nos sens et de la raison. Si je doute de mes sens et de ma raison, je dois aussi douter de moi- même, de ma conscience, de toute conscience autre que la mienne, de l’homme en face de moi, de ses pensées, de ses idées, de la vision qu’il conçoit, de tout autour de moi. Cela impliquerait la perte de toute volonté et de tout jugement. On considérerait alors toute connaissance reçue du dehors ou de l’enseignement comme fausse. [...]