Doute
Qui parmi nous peut se vanter de n’avoir jamais douté ? Contrairement aux animaux, l’homme n’agit pas par instinct, il n’a pas à proprement parler d’instinct : l’homme est un animal qui réfléchit, « la raison nous différencie des bêtes » (Descartes). La réflexion est sensée nous guider, nous permettre de faire des choix et remplace le mécanisme de l’instinct. Mais suis-je toujours certain de faire le bon choix ? Dès que cette question se formule dans mon esprit parfois même avant qu’elle ne devienne réellement consciente me voilà plongée dans l’incertitude ? Après tout, errare humanum est, personne n’y échappe. Tout comme le rire nous pouvons donc admettre que douter est propre à l’homme. Douter vient du latin dubitare, qui signifie balancer, c’est donc d’une certaine façon hésiter, comme une balance qui aurait du mal à pencher définitivement, à enfin se fixer. Qualité pour certains, défaut pour d’autres, trop souvent associé à un manque de confiance en soi, le doute ne fait pas l’unanimité. Mais doit-on considérer que douter est nécessairement négatif ?
Au premier abord, le doute n’évoque pour chacun d’entre nous qu’un état d’hésitation, voire de confusion. La folie du doute se manifeste par un pénible sentiment d’incertitude, de malaises et de craintes dans la vie courante. Ainsi le doute serait-il négatif dans la mesure où il ne poserait rien, ne construirait rien ?le doute révélerait l’impuissance de notre esprit à se fonder sur un sol ferme, inébranlable. S’insinuant jusqu’au plus profond de nous-mêmes, il ne cesse de nous faire douter de nous-mêmes. Mais ne serait-ce pas là qu’un des aspects du doute ? le doute se caractérise-t-il toujours pas l’absence de positif