Droit pénal
Le droit pénal a vocation à punir. Si notre Etat de droit n'autorise plus à condamner à mort, il autorise la privation de liberté de la personne jugée coupable et responsable d'une faute pénale. Le droit pénal est le seul qui a le droit d'atteindre l'homme dans son corps et dans sa dignité. C'est la raison pour laquelle le droit pénal peut être considéré comme le véritable étalon des libertés dans un pays donné. Le droit pénal est aussi celui qui porte un jugement de valeur sur le comportement humain ramenant celui-ci à la dialectique du bien et du mal. Souvent dans ce cadre, le droit pénal touche à ce que l'on appelle la morale universelle partagée par la plupart des civilisations et qui touche souvent les religions. Le droit pénal exerce une certaine fascination mais connaît aussi une crise en étant restreint à un droit répressif. Le droit pénal est soupçonné de mettre en danger les libertés individuelles en contrôlant à l'excès les individus. Depuis de longues années, d'autres disciplines prétendent s'emparer du champ pénal : la sociologie, la psychiatrie, la criminologie. Elles cherchent à apporter d'autres réponses au phénomène criminel. Ces disciplines se posent en alternatives du droit pénal. Il existe des mouvements abolitionnistes notamment en ce qui concerne la prison. La criminalité, objet du droit pénal, se partage entre ces différentes disciplines. Nous allons démontrer ce que le droit pénal a d'original.
I) L'évolution du droit pénal
Le phénomène criminel est aussi ancien que les toutes premières civilisations. Il semblerait que se soit un trouble social universel et permanent. En revanche, son étude comme phénomène scientifique est récente, elle date du XIX siècle avec l'apparition de la criminologie. Auparavant, les réponses à ce phénomène sont assez empiriques, elles passent par trois phases : la vengeance privée illimitée, la justice privée et la justice publique. La phase de la vengeance