Empirisme
Défendu principalement par les philosophes Francis Bacon, John Locke, George Berkeley, David Hume et d'autres après eux, l'empirisme considère que la connaissance se fonde sur l'accumulation d'observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif, allant par conséquent du concret à l'abstrait.
L'empirisme moderne est un mouvement philosophique qui naît d'abord en Angleterre. Il prend racine au xvie siècle et s'épanouit principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles. Selon le sociologue des sciences Robert King Merton (dans Éléments de théorie et de méthode sociologique, 1965), l'empirisme aurait percé dans le champ scientifique grâce à ses liens étroits avec l'éthique protestante et puritaine. Le développement de la Royal Society de Londres, fondée en 1660 par des protestants, en est ainsi l'expression aboutie : « la combinaison de la rationalité et de l'empirisme, si évidente dans l'éthique puritaine, forme l'essence de la science moderne », explique Merton.
À l'origine, l'empirisme pouvait se concevoir comme un matérialisme (pour Francis Bacon et Thomas Hobbes), dans la mesure où il fut l'une des formes d'opposition à la scolastique15, lors de la naissance de la science moderne (avec Galilée). Bien qu'empirisme et matérialisme aillent souvent de pair, il n'y a pas de lien nécessaire entre les deux (comme le montrent Berkeley et James).
L'empirisme définissait des modes de connaissance dérivés de l'expérience et de la logique qui s'affranchissaient de la