Erasme dans les marolles
ou L’ELOGE DE LA FOLIE DOUCE DANS L’ŒUVRE D’HERGE
A force de disserter autour de l’œuvre d’Hergé, à force d’en parler abondamment et de noircir du papier avec des commentaires plus ou moins savants sur sa production graphique, on finirait par oublier les gestes les plus simples que l’on puisse faire à ce sujet : c’est tout simplement d’ouvrir les albums, d’en admirer les dessins et d’en lire les histoires, en oubliant tout le reste.
A cet égard, Les exploits de Quick et Flupke, gamins de Bruxelles constituent un mets de choix. Nous donnons aujourd’hui la parole à un grand amateur de cette série, fin connaisseur de l’univers de ces deux poulbots bruxellois, Vincent Baudoux, professeur à l’Ecole de Recherche Graphique (ERG) de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles et commentateur inspiré des gags de Quick et Flupke parus dans La Tribune de Bruxelles depuis le 24 mai 2006.
Quelle fut votre première rencontre avec Hergé ?
J’avais cinq ans ! Et je rêvais à chaque passage devant la vitrine du libraire dans laquelle trônait la couverture de Tintin au Congo. C’est avec mon propre argent de poche que je me suis acheté l’album…
Et comment avez-vous découvert Quick et Flupke ?
A nouveau, je fais appel à mes souvenirs d’enfance. Vers les 6, 7 ans, je me rendais régulièrement dans une bibliothèque publique. Pour moi, ce fut une révélation de découvrir ces gosses qui faisaient des bêtises. Vu mon âge, je me sentais en communion avec ces joyeux garnements, un monde qui m’interpellait et qui me semblait à l’égal de celui de Tintin, mais dans un autre registre. Car si Tintin incarnait malgré tout une sorte de super héros, Quick et Flupke étaient bien plus proches de la réalité avec toutes leurs facéties.
Certaines pages de Quick et Flupke vous ont-elles particulièrement marquées ?
Gamin, ce qui m’a le plus impressionné, même effrayé, c’était le gag « Flupke est patient » paru dans le recueil 6 des petits volumes en couleurs, édité par