Essai sur les données immédiates de la consciences. Bergson: la conception ordinaire du temps/la durée vraie
I. La conception ordinaire du temps (fin)
L’impénétrabilité comme propriété de l’espace. (6, 8, 13…)
A priori cette notion d’impénétrabilité appartient à la physique : « Impénétrabilité » veut dire que deux corps ne peuvent pas occuper le même espace sans être … le même. Autrement dit, dans ce cas il n’y en a pas deux mais un seul.
Si deux fluides se mélangent, alors les particules de l’un se logent entre les particules de l’autre. Mais, à strictement parler, ces particules resteraient distinctes. B. parle aussi « d’extériorité des corps » en ce sens là. Il veut dire non pas hors de moi mais : extérieurs les uns aux autres.
Pour B. ce n’est pas d’abord un principe de physique ; cela découle de la notion d’espace : l’espace n’est pas concevable autrement. Un point de l’espace (abstrait, géométrique) se distingue a priori d’un autre. C’est la définition même de l’espace, à savoir la notion « d’extension » ou d’étendue comme dit Descartes, ce que l’on retrouve aussi dans l’expression latine : « partes extra partes » (les parties en dehors les unes des autres). Idem : l’espace comme « multiplicité ».
Cet a priori fait partie de la représentation de l’espace et ne devient un principe physique (appliqué à la matière) que par voie de conséquence (les corps étant dans l’espace).
Mais du coup, tout ce qui s’assimile à l’espace (donc le temps) va hériter de cette impénétrabilité. Application de l’impénétrabilité au temps (7, 13)
Il faut transposer cette notion d’impénétrabilité car elle ne semble pas d’abord pouvoir s’appliquer aux faits situés dans le temps : deux faits peuvent se produire en même temps sans pour cela être le même (ex, il pleut et (en même temps) il fait froid).
La transposition peut néanmoins se faire en partant de ce qui va avec la notion d’impénétrabilité des corps dans l’espace, en particulier la notion de distinction. Certes, « distinction » veut d’abord dire