Est-il vrai qu'on ne peut discuter des gouts ?
Le goût est lié aux tendances, aux préférences qui se manifestent dans le genre de vie et les habitudes de chacun. Ceci laisse ainsi penser que les goûts d’autrui sont différents des nôtres. Cependant, nous pouvons nous demander si les goûts doivent être purement personnels ; ou si, au contraire, ils peuvent être partagés, s’ils peuvent évoluer ou encore changer avec le temps. Est-il alors vrai qu’on ne peut discuter des goûts ? Est-il vrai que l’on ne peut en faire part ? Dans un premier temps, nous étudierons les différentes situations qui ne nous permettent pas de partager, ou même de discuter de nos goûts. Dans un second temps, il conviendra de définir les moments, les différents évènements où la discussion des goûts devient une nécessité. Enfin, nous nous pencherons sur la question du goût en lui-même ; ce qui le développe, le fait évoluer ; ainsi que sur les notions de bon et de mauvais goût.
Nous allons tout d’abord étudier les différentes situations où il serait impropre de discuter des goûts. Pour ce faire, nous nous appuierons sur l’œuvre de Kant « Critique de la faculté de juger ». Dans son ouvrage, l’auteur établit un parallèle entre la logique du beau et celle de l’agréable. Kant expose le problème de la subjectivité du goût, dans certains cas. En effet, lorsqu’il s’agit de l’agréable, on ne peut discuter des goûts. Notre jugement relève ici de notre appréciation personnelle, et il serait alors impropre d’épiloguer sur les goûts et de chercher l’assentiment des autres. Par exemple, on ne peut se permettre de qualifier un mets, un vin, une chose d’agréable. Pour être correct, il faudrait s’exprimer de la sorte « Ceci m’est agréable », ou encore « Cela est agréable, à mon goût ». Il serait alors inconvenant de parler d’une chose agréable, sans préciser que cet avis est purement personnel. Il est également présomptueux de dire « Ceci est agréable » car ce serait prétendre que votre opinion