Etonnant, ce v
Étonnants, ces voyageurs!
Par Jean Venel Casséus
Chère lecteurs/lectrices, après plus de sept mois d’absence, me voici de retour. Il fallait laisser couler le temps, après le 12 janvier. Cette date qui nous impose le devoir de vivre autrement, d’être autrement… parler littérature autrement. Sept moi après mon dernier texte posté, me revoici dans un exercice de réalité-fiction pour saluer la mémoire d’une foule qu’est partie sans nous dire au revoir, avec le 12 janvier.
A la mémoire de :
Jeff, Lissa, Jimmy et Samantha
Sorry! Je n’ai plus d’histoire à te conter. J’ai la mémoire coincée parmi cette foule dédiée aux fosses communes qu’il ne te fallait pas voir. Et mon cœur, ma passion, mon amour, ma sensibilité et mes rêves les plus fous s’en vont avec elle. Je dois donc te quitter. Ici, franchement, plus rien n’est sûr. Même pas de mourir un jour. Ca se peut qu’on soit gaspillé, mais pas mourir. Gaspiller comme cette foule qui s’en va sans son droit de nous regarder. De nous dire adieu. Cette foule qu’on va basculer comme des grains de sable. Cette foule qui enfin ne sera plus foule mais n’importe quoi.
Je sais. Partir est toujours triste, mon enfant, sauf quand on est gaspillé. Gaspiller comme cette foule. Mais je dois le faire. Toi, petite, au contraire, il faut que tu restes. Reste là ! en sachant qu’aujourd’hui tu n’es plus une petite fille. On est grande fille, pas par le nombre de jour qu’on a vécu mais, par la somme des choses qu’on a pu voir, entendre ou vivre. La durée importe peu. Toi, 35 secondes te suffisent pour être grande. Celles-là qui t’ont enlevées ta mère, ton père, tes trois frères, tes deux sœurs, ta maison et qui te laissent estropier ce jour de tes douze ans. Elles t’ont aussi grandie. A ton insu. Mais quand même. Et quand on est grande fille, même estropiée, on ne l’est pas pour en rien faire. On l’est pour amalgamer à son sens, à son goût et à son rythme ses rires, ses pleurs, ses chagrins, sa