Intro Jérusalem, cette ville sainte dont le nom en hébreu signifie "demeure de la paix" est le théâtre de toutes les violences et affrontements entre populations juives et Arabes depuis les premières émeutes de 1920. 60 ans après la déclaration Balfour de 1917, laquelle exprimait un soutien de l'administration britannique à voir s'établir en Palestine "un foyer national juif", Le discours d'Anouar el-Sadate devant la Knesset (le parlement israélien) s'adresse à un parlement dominé depuis le 17 mai 1977 par le Likoud, la droite conservatrice israélienne, et à Menahem Begin, le premier ministre israélien. Car ces 60 années de tensions entre Juifs et Arabes ont en fait vu l'expansion de ce conflit à l'ensemble du monde Arabe, où en 1977 la question palestinienne est un facteur d'unité et de consensus. Le voyage historique du président de l'Egypte a comme premier objectif de permettre l'établissement d'une paix durable entre Israël et l'Egypte, qui n'ont pas réglé leurs différents liés aux frontières depuis la guerre du Kippour de 1973. Mais s'il recherche la paix au proche-orient, Sadate ne peut évidemment pas taire les intérêts des palestiniens. Comment concilier les intérêts de l'Egypte avec ceux de la nation arabe, alors qu'Israël n'est pas disposé à aller plus loin qu'une paix égyptienne ? Sadate n'a t-il pas finalement plus instrumentalisé la question palestinienne pour permettre une paix favorable à l'Egypte, qu'il n'a défendu la justice dans le conflit israélo-palestinien ? Il ne faut pas idéaliser la position de Sadate, qui est alors bien conscient que son voyage à Jérusalem n'est qu'un symbole qui traduit une volonté politique, mais qui ne fait pas disparaitre toutes les contraintes pour autant. pbtique : Ce discours, qui est en soi un évènement historique et qui se veut annonciateur d'une paix durable, est plus un compromis, une solution provisoire qu'une avancée majeure dans le processus de paix au Proche-orient.
I Un voyage perçu comme une trahison