Faut-il sauvegarder la dignité de la personne humaine
Faut-il sauvegarder la dignité de la personne humaine ?
Aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale, la communauté internationale prend conscience que des régimes inhumains, l'Allemagne Nazie et le Japon impérial, ont tenté d'anéantir ce qu'il y a d'humain dans l'homme. Face à un déchaînement de violence d'ampleur inédite, le droit s'est trouvé démuni. Il a donc fallu élaborer une notion juridique nouvelle, la dignité de la personne humaine, pour appréhender cette barbarie inégalée et faire en sorte qu'elle ne se reproduise plus. Cette notion va devenir opératoire pour caractériser tout ce qui tend à déshumaniser l'homme. La dignité est la caractéristique même de l'être humain, en ce qu'elle est la qualité qui le distingue de l'animal et de la chose, et c'est pourquoi elle est inhérente à tous les hommes. Dans le lexique juridique, la dignité s'accompagne d'une mention à la personne humaine, ce qui met l'accent sur le fait que l'homme dispose de droits non parce que le droit positif les lui a attribués, mais du fait de sa valeur humaine qui est indéniable.
Les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale ont incité à ce que soit explicitement consacré le principe de dignité de la personne humaine, qui sera mentionné dans de grands textes internationaux. C'est le cas de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies, le 10 décembre 1948, qui affirme dès son Préambule : « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ». Ici se laisse entrevoir l'éminence du principe de dignité de la personne humaine, qui se pose comme fondement du respect et de la protection de l'Humanité. Le droit français ne le reconnaît que tardivement, dans une importante décision rendue par le Conseil Constitutionnel, le 27 juillet 1994, dans laquelle il