Feminité
(rappel : artifice : moyen ingénieux mais aussi un moyen trompeur)
Introduction
Dans Le Deuxième sexe, Simone de Beauvoir analyse l’éducation prodiguée aux jeunes femmes de sa génération en soulignant de quelle façon on les conditionne dès la petite-enfance afin qu’elles incarnent le modèle normatif et inoffensif de la féminité. Simone de Beauvoir met ainsi en doute l’idée d’une nature ou d’un caractère féminin. Elle a le mérite de soulever une question essentielle : « La féminité est-elle un artifice de la culture ou une différenciation naturelle ? » (Analyse :) La femme se caractérise-t-elle par certains traits biologiques spécifiques vecteurs d’une psychologie, d’un état d’esprit voire d’un attachement à certaines valeurs ? Ou bien cette spécificté psychologique fondée sur le biologique est-elle totalement factice et instaurée par une société patriarchale, dont nous aurions hérité et qui perpétuerait de manière idéologique une domination de la femme ? (Problématique) Il semble difficile de dissocier tout à fait l’âme du corps. Pourtant une différence corporelle suffit-elle à constituer une différence notable quant à la nature de l’âme ? Se posera alors la question de savoir à partir de quand cette différence corporelle doit être prise en compte. Et, peut-on se satisfaire d’une essence de la femme (féminité) qui repose principalement sur des carcatéristiques psychologiques ? Y a-t-il une vérité de la femme ou encore une nature immuable de la femme au sens platonicien ? Et dans ce cas, sur quoi pourra-t-on fonder cette nature ?
N’est-ce pas plutôt à partir de la place qui est faite concrètement à la femme dans la société et/ou plus encore à partir de ses possibilités d’émancipation qu’il faut tenter de penser sa nature ou son essence ? Pourtant ces conditions socio-historiques contingentes reflètent-elles véritablement la nature possible de la femme ? Ne