francais annalle
• Un poème est une « grappe d’images » grâce auxquelles le poète transfigure la réalité : comparaisons, métaphores, personnifications… Ainsi, les quatre poètes du corpus, Hugo et Heredia au XIXe siècle, Ponge et Jaccottet au XXe siècle, recourent à des images saisissantes pour rendre compte du monde sensible qui les entoure.
• Hugo, dans Les Contemplations, pense que « tout est plein d’âmes » ; aussi mélange-t-il souvent tous les règnes, minéral, végétal, animal et humain. Il personnifie ici « l’araignée » et l’« ortie » et, dans la métaphore qui clôt le poème, leur donne la parole, les unissant dans un même murmure :
« La mauvaise bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour ! »
Il invite ainsi à aller au-delà des apparences sensibles et nous fait comprendre que tout ce qui nous entoure et qui nous paraît laid ou nuisible cache en fait le malheur et l’envie d’amour. À travers cette métaphore, qui s’appuie sur deux périphrases (« mauvaise bête » désigne l’araignée, « mauvaise herbe » l’ortie), il invite à regarder le monde avec indulgence, pitié et amour.
• Le poème « Midi » de Heredia repose tout entier sur la personnification de ce moment torride de la journée. Il décrit essentiellement les « rayons » du soleil qui tissent une « gaze » et termine son poème par une métaphore qui invite à jeter un autre regard sur le beau spectacle que ces rayons offrent à la vue :
« Et dans les mailles d’or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves. »
Par cette double métaphore, il fait comprendre que ce spectacle est la source même de son inspiration et que c’est de la contemplation de ces rayons que naît ce qui est le plus précieux pour lui (suggéré par la mention de l’« or ») : son poème. La nature devient alors une inspiratrice de « rêves ».
Les éléments visuels sont un tremplin vers la poésie.
• Pour décrire la réalité banale de la boue – qui sollicite les sens de la vue et du toucher – et notamment rendre compte