genre et eps
[…] Nous venons de voir, de la fin du XIXè siècle jusqu’au milieu du XXè, que la construction de l’identité de genre n’est pas prise en compte par l’institution scolaire. De ce fait, l’évolution des pratiques en usage ne sont aucunement un résultat de cette construction d’identité, les textes et les pratiques proposant ainsi « une EPS pour les garçons » et une « EPS pour les filles ». La construction du genre se fait dans l’idée d’une différence radicale entre les hommes et les femmes. Les exercices proposés seront adaptés, en répétition, en durée et en intensité.
Nous allons désormais nous intéresser à la sportivisation des pratiques. Phénomène qui va faire du sport un thème central de l’EP à partir de la fin des années 1950.
Plutôt que de le dire comme ça, il vaudrait mieux mettre en avant la sportivisation comme une évolution des pratiques physiques en usage en EP et s’interroger en quoi cette évolution porte ou non la prise en compte de la problématique de la construction sociale des identités sexuées.
A la fin des années 1950, les finalités de l’éducation physique restent dictées par les représentations sociales, celles ce former une femme belle, avec la grâce comme dénominateur commun des propositions. Ceci est confirmé par Philippe LIOTARD en 1995 qui dit que les exercices physiques proposées aux filles ne le sont pas « à des fins émancipatoires ». Les IO de 1959 mentionnent de plus que « la gymnastique rythmique doit demeurer une préoccupation permanente de l’EP de la jeune fille ». Néanmoins, durant cette fin de décennie, nous assistons à l’instauration progressive de la mixité à tous les niveaux de la scolarité, avec notamment la circulaire de 1957 permettant la mixité dans le secondaire. (Dans le primaire, officiellement permise depuis