Graziella
Tout d’abord, la fuite du temps est perçue au travers d’un amour révolu et de la perte d’êtres chers au poète, comme en témoigne l’utilisation de l’imparfait dans des expressions telles que « les êtres que j’aimais » (v.6) ou encore « ce que tu contenais » (v.7). On remarque donc une opposition directe avec la strophe trois qui débute par « Mais aujourd’hui » (v.9), ce qui renforce le sentiment que les moments les plus heureux se trouvent déjà enfouis dans le passé. De même, le poète insiste sur ces instants écoulés lorsqu’il parle de « mot que l’éternité doit effacer un jour » (v.4). En effet, il accentue le fait que l’éternité n’est qu’illusion et peut être rompue en l’espace d’un instant. Le temps dans sa course l’a donc soudainement piégé et privé d’amour. De même que sa période amoureuse se traduit par des allitérations douces en [l], [s] et [m] avec des mots tels que « mot » (v. 1,2,3,4), « larme » (v.1), « l’amour » (v.2), « délices » (v.3), « sèvre » (v.3), « j’aimais » (v.6), « lie » (v.7), de même la réalité se traduit par le biais de sonorités plus dures, telles que des allitérations en [r] et [t] avec des mots tels que « tranche » (v.2), « départ » (v.3), « éternité » (v.4), « comprendre » (v.6), « retour » (v.8), « contient tout » (v.10). L’expression d’un passé heureux en opposition avec un présent mélancolique accentue donc la fuite du temps. Par ailleurs, cette tristesse s’explique aussi par le