Image
La photographie peut alors être étudiée en tant que trace historique, car elle entretient cette « double position conjointe : de réalité et de passé » (Barthes, 1980 :
La photographie comme medium a un intérêt épistémologique indéniable par rapport au texte : elle ne réfléchit pas le collectif. « L’image montre des acteurs dans des situations, pas des catégories universelles ou des types abstraits » (Bruneau, 1994 : 27). Elle redonne vie à la diversité et à la complexité des acteurs et des situations, là où l’écriture anthropologique a souvent tendance à les gommer, ne serait-ce que pour donner l’illusion d’une tentante cohérence sociale.
En étant située dans le domaine du sensible et de l’affect, l’image n’a pas d’équivalent à l’écrit et permet, en communiquant des émotions, de rendre familier le lointain, l’exotique. « Par la communication directe, un sentiment d’empathie transcende, dans une certaine mesure et non sans risques, les embûches de l’altérité » (Colleyn, 1993 : 21). Par cette transmission spécifique, l’image, et plus particulièrement la photographie, me semble constituer un outil véritablement intéressant : elle illustre (le texte) en rendant familier l’étranger. De fait, nous allons voir que ces images sont importantes parce qu’elles véhiculent une symbolique nous apprenant quelque chose sur la communauté. Ces photographies se rapprochent alors de « l’image-document » que S. Tornay caractérise comme celle qui informe, qui instruit, et qui se différencie de «