inconscience
L’inconscient n’est pas seulement l’inconscience ou l’absence de conscience, il peut aussi désigner cette partie de la vie psychique qui s’oppose à la conscience, une force antagoniste à la conscience. Ce sera l’apport du freudisme que d’avoir ainsi défini l’inconscient de façon dynamique, comme “force” et pas simplement comme manque.
Mais quelle que soit la définition de l’inconscient, celle-ci remet en question la définition du sujet cartésien dont toute pensée est forcément consciente. A partir de cette remise en cause, le sujet est-il encore maître « dans sa propre maison » ? Peut-on le tenir pour libre et responsable de ses passions ? L’homme peut-il encore se penser comme l’auteur et le fondement de ses actes et de ses représentations ? Où « ça » parle, le sujet existe-t-il encore ?
I/ L’inconscient de Descartes à Freud.
A-Dès le XVII° siècle, grâce à Leibniz est formulée l’objection d’après laquelle, la conscience étant finie, elle ne peut remarquer ou faire attention à tout. Certaines de nos idées, perceptions, souvenirs ou volontés restent inconscients, soit parce qu’ils sont trop confus, mêlés ou tellement habituels qu’on ne les perçoit pas ? cf texte sur les « petites perceptions confuses » de Leibniz, manuel p.76. La conscience ne peut donc percevoir et être attentive que sur fond d’inconscience. L’inconscient n’est donc plus ici simplement physique comme chez Descartes : seul ce qui relève du corps et du mécanisme peut rester inconscient. Il existe bien selon Leibniz des pensées inconscientes, sinon le moi disparaîtrait, en cessant de penser, par exemple, lorsqu’il dort. On pourrait dire cependant que la science moderne réactive l’idée d’un inconscient biologique ou cérébral, à travers l’idée d’un programme prescrit par l’hérédité agissant sur tous les comportements, y compris névrotiques.
B-De même, chez Bergson, on a vu que la conscience ne peut s’investir dans une action nouvelle que si elle oublie tout ce qui n’est pas