John Maynard Keynes
Considéré comme l'un des plus influents théoriciens de l'économie du XXe siècle[1], Keynes, en tant que conseiller officiel ou officieux de nombreux hommes politiques, fut l'un des acteurs principaux des accords de Bretton Woods.
Sa première somme théorique fut le Traité sur la monnaie, mais son œuvre majeure est sans conteste la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936) , qui permit de combler un manque en fournissant notamment aux nouveaux libéraux anglais une théorie économique adaptée, apte à remettre en cause la loi de Say, à souligner les limites du laissez-faire depuis la fin XIXe siècle, et à dégager les outils conceptuels nécessaires à la mise en place de politiques économiques alternatives. Ses travaux ont ainsi été utilisés après la Seconde Guerre mondiale dans le cadre de la mise en place de l'État-providence. Selon Kenneth R. Hoover, Keynes[Note 2] aurait eu à son époque une position « centriste » entre d'une part Friedrich Hayek et d'autre part Harold Laski, un des inspirateurs de l'aile gauche du parti travailliste.
La pensée de Keynes, notamment le courant keynésien dit de la synthèse néoclassique longtemps dominant aux États-Unis[Note 3], a perdu une large part de son influence à partir du début des années 1980 avec la montée en puissance du monétarisme et de la nouvelle économie classique. Cependant, la crise économique de 2008-2009 a semblé marquer un regain d'intérêt pour la pensée de Keynes tant dans la version plutôt sociale