La connaissance scientifique progresse-t-elle par l'accumulation des faits?
Sujet : La connaissance scientifique progresse-t-elle par l’accumulation des faits ?
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison ». Cette citation de Poincaré, mathématicien français de la fin du XIXème siècle, aborde la question de la formation de la connaissance scientifique. Si celle-ci se nourrit d’une succession de faits pour se construire, elle nécessite un raisonnement et une interprétation pour progresser. Ainsi, l’observation de l’accumulation des faits devient une condition nécessaire mais pas suffisante pour assurer le progrès de la connaissance scientifique. Dès lors, on peut se poser la question suivante : La connaissance scientifique progresse-t-elle par l’accumulation des faits ? Bien qu'elle soit expérimentale, la démarche scientifique n'est pas empirique. C’est pourquoi, à elle seule, l’accumulation de faits ne peut fournir qu’une information brute qui n'a pas encore le statut de connaissance scientifique. C’est donc grâce à l’expérience et à l’observation de faits que l’on peut construire un raisonnement, aboutissant ensuite, par le biais d’une réflexion théorique, à un progrès de la connaissance scientifique. Ainsi, on peut se demander si la seule observation de faits peut nourrir une connaissance scientifique, alors même que cette dernière est la conséquence d’un raisonnement rationnel et non pas d’une simple constatation?
Le terme « connaissance » regroupe deux concepts différents : d’une part, la connaissance comme une faculté de compréhension et de perception du monde. Ainsi entendue, la connaissance se rapproche d’un concept voisin : celui d’intelligence, ou de raison, entendues comme faculté d’appréhension intellectuelle du monde. Cependant, la connaissance est également un résultat : elle est ce que l’on a appris, par l’étude