La Cour du Lion
Introduction
Jean de Lafontaine naquit en 1621 et décéda en 1695. Il écrivit les fables de 1664 à 1674. Il publiera deux recueils qui seront divisés en livres. Dans son œuvre, Lafontaine, en s’inspirant d’Esope, Epicure ou Phèdre, fait une critique sociale et universelle de l’homme à travers les animaux. Cela lui permet d’éviter la censure. Ici il s’agit de La cour du lion, extrait du livre VII du deuxième recueil où il peint la cour et ses courtisans et donne des conseils sur le comportement à avoir auprès de Louis 14. A travers ce texte, nous nous demanderons quelle est la portée satirique de cette fable. Nous nous focaliserons tout d’abord sur l’aspect vif, court et agréable de cette fable puis nous nous intéresserons ensuite à la satire, étant très présente.
Lecture de la fable
La Cour du Lion
Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître
De quelles nations le Ciel l'avait fait maître.
Il manda donc par députés
Ses vassaux de toute nature,
Envoyant de tous les côtés
Une circulaire écriture,
Avec son sceau. L'écrit portait
Qu'un mois durant le Roi tiendrait
Cour plénière, dont l'ouverture
Devait être un fort grand festin,
Suivi des tours de Fagotin.
Par ce trait de magnificence
Le Prince à ses sujets étalait sa puissance.
En son Louvre il les invita.
Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l'odeur se porta
D'abord au nez des gens. L'Ours boucha sa narine :
Il se fût bien passé de faire cette mine,
Sa grimace déplut. Le Monarque irrité
L'envoya chez Pluton faire le dégoûté.
Le Singe approuva fort cette sévérité,
Et flatteur excessif il loua la colère
Et la griffe du Prince, et l'antre, et cette odeur :
Il n'était ambre, il n'était fleur,
Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterie
Eut un mauvais succès, et fut encore punie.
Ce Monseigneur du Lion-là
Fut parent de Caligula.
Le Renard étant proche : Or çà, lui dit le Sire,
Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle