La culture
Introduction :
Mais qu’est-ce que la culture ? Edouard Herriot, homme politique français de la IVème République, nous dit que « la culture c’est ce qui nous reste quand on a tout oublié. » « J’aime mieux une tête bien faite qu’une tête bien pleine » disait déjà Montaigne dans ses Essais, en 1592 ⇒ Il affirmait ainsi que la fin de l’instruction est de former un homme capable de penser et d'agir par lui-même. Il lui faudra pour cela disposer des références que fournit la culture. Mais seule la puissance du jugement éclairé peut donner sens et réalité à ce projet. La culture ne se résume donc pas à une accumulation de savoir mais est aussi une manière de vivre. On voit d’ailleurs bien que la culture fait peur aux tyrans, Goebbels aurait bien dit que « Quand [il] entend[ait] le mot culture, [il] sor[tait] [son] revolver. »
Mais peut-on réellement donner une définition de la notion de culture ? Est-elle simplement le savoir littéraire, artistique et scientifique accumulé par l’humanité depuis ses origines ? Est-elle, plutôt un code moral, un ensemble de normes et de valeurs comme le définit la sociologie ? Faut-il, enfin, parler d’une culture au singulier ou des cultures au pluriel, au sens de civilisations ?
I. Approche de la Notion de Culture
1. La culture, une métaphore agricole, entre nature et culture
« Cultura » en latin, vient de « colo, colui, cultum » : prendre soin de/cultiver son jardin. ⇒ Il faut réfléchir sur cette métaphore agricole, cultiver un sol c’est le rendre fertile mais aussi, quelque part, lui imposer une violence contre nature pour le faire servir à nos fins. (Rousseau le dit bien dans le début de l’Émile, ou De l’éducation, en 1672 : « Il [l’homme] force une terre à nourrir les productions d’une autre, un arbre à porter les fruits d’un autre. » Faut-il dès lors définir la culture comme anti/contre-nature, comme une violence exercée sur la nature ? 2. L’Homme entre nature et culture
Kant, dans ses