La diplomatie non gouvernementale
I-Présentation du sujet
1- Le sujet et son contexte
La mondialisation a permis l’émergence de nouveaux acteurs sur la scène internationale. Leur épanouissement a engendré une multiplication et une omniprésence de leur part dans la gestion de la politique mondiale des Etats. Devenus des acteurs à part entière des relations internationales, ces nouveaux acteurs se sont constitué en un pôle important de pression auprès des acteurs traditionnels et classiques que sont les Etats. Leur émergence a coïncidé avec ce qu’on a qualifié de crise de l’Etat comme acteur unique des relations internationales. En effet, la conception classique qui faisait de l’Etat le seul maître de la vie politique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières est aujourd’hui relativisé, surtout au regard des nouveaux enjeux internationaux. Car, en émergent dans les relations internationales, les nouveaux acteurs ont introduit de nouvelles questions, de nouveaux enjeux qui ont conduit à de nouvelles pratiques diplomatiques. Les questions humanitaires, les questions de santé publique internationale, de changements climatiques, des droits de l’homme… sont autant de termes qu’ils ont introduits dans les débats internationaux. Conscients de ces mutations en cours sur la scène internationale, les Etats se sont engagés dans ce que nous pouvons qualifier de politique de décharge. Il s’agit d’une nouvelle pratique de gouvernabilité qui consiste pour les Etats à laisser certains aspects de leurs pouvoirs régaliens à la charge de certains acteurs privés. Mais in fine, l’action de ces acteurs privés contribuent à renforcer l’action internationale desdits Etats. Béatrice Hiboux1 pense que la politique de décharge ne signifie pas la perte de contrôle du pouvoir étatique, mais plutôt que la dichotomie est désormais inopérante entre le public et le privé, entre