La famille
CHARLES-HENRI D ANDIGNÉ (1) Avis de tempête sur la famille, une institution malmenée
17/04/2009 | Mise à jour : 15:09 Réactions(2)
Transformée par les nouveaux modes de vie, remise en question par la loi, touchée par la crise de la transmission, la famille n'est plus ce qu'elle était. Trois essais font le point.
Faut-il donner un statut légal au beaux-parents ? Les homosexuels ont-ils le droit d'éduquer des enfants ? La loi doit-elle s'adapter aux mœurs ? Le récent et très vif débat entre les ministres Nadine Morano et Christine Boutin en témoigne : la famille reste au centre des préoccupations de nos contemporains. C'est principalement en son nom - ou au nom des enfants, ce qui revient au même - que les partisans des deux camps s'écharpent. Derrière la même étiquette « famille », on ne met pas le même contenu. C'est normal : peu d'institutions sont aussi bousculées par la société moderne. Il y a «avis de tempête sur la famille», pour reprendre le titre du beau livre d'un psychiatre, Christian Flavigny (1).
Cette tempête, on la voit à l'œuvre dans le document d'Agathe Fourgnaud, Le Jour où mes parents ont divorcé(2). Sans chercher à faire la morale à quiconque - elle-même a vu ses parents divorcer quand elle avait 6 ans -, cette journaliste donne la parole à une quinzaine d'enfants du divorce devenus adultes, et qui racontent sans fard cette expérience très personnelle et, le plus souvent, difficile à vivre. «Le divorce, dont il est couramment admis qu'il est un événement banal dans la vie des enfants, l'est-il autant que cela?»s'interroge Agathe Fourgnaud.
Banal pour les statistiques et les sociologues, sans doute, mais pas pour les personnes interrogées. «Quand j'ai dit à ma mère que je venais vous voir pour votre enquête, dit l'une d'elles à l'auteur, elle m'a dit que j'allais vous parler d'un "divorce réussi". Peut-être l'est-il pour elle, mais pas pour moi.» Il n'y a pas de jugements dans ce livre,