La femme
Louis Aragon - 1897-1982 - Le fou d’Elsa - 1963
"Je suis l'ennemi de ce règne de l'homme qui n'est pas encore terminé. Pour moi, la femme est l'avenir de l'homme, au sens où Marx disait que l'homme est l'avenir de l'homme."
Louis Aragon - 1897-1982 - Commentaire au Fou d'Elsa - 1963
"On donne à consommer de la Femme aux femmes, des Jeunes aux jeunes, et, dans cette émancipation formelle et narcissique, on réussit à conjurer leur libération réelle. Ou encore : en assignant les Jeunes à la Révolte ("Jeunes = Révolte") on fait d'une pierre deux coups : on conjure la révolte diffuse dans toute la société en l'affectant à une catégorie particulière, et on neutralise cette catégorie en la circonscrivant dans un rôle particulier : la révolte. Admirable cercle vicieux de l'"émancipation" dirigée, qu'on retrouve pour la femme : en confondant la femme et la libération sexuelle, on les neutralise l'une par l'autre. La femme se "consomme" à travers la libération sexuelle, la libération sexuelle se "consomme" à travers la femme. Ce n'est pas là un jeu de mots. Un des mécanismes fondamentaux de la consommation est cette autonomisation formelle de groupes, de classes, de castes (et de l'individu) à partir de et grâce à l'autonomisation formelle de systèmes de signes et de rôles."
Jean Baudrillard - 1929-2007 - La Société de consommation - Denoël - 1970, page 216
"Le raciste et le nationaliste xénophobe, le moralisateur des ligues de vertu ou le "macho" prennent pour des idées ce qui n'est que fantasme : "l'immigré-délinquant-par-nature", le "pêcheur-débauché", la "putain" ou la "femme-inférieure-soumise" sont, à leur insu, comme le diront plus tard Nietzsche et Freud, des traductions et des travestissements des désirs, des "fantasmes", des manifestations de l'inconscient, des travestissements ou symptômes des instincts du faible et des mécanismes de défense du névrosé."
Eric Blondel - La morale