La gratuité a-t-elle sa place dans les rapports économiques
Éthique économique et sociale
La gratuité a-t-elle sa place dans les rapports économiques ?
Avec l’affirmation d’un capitalisme mondialisé, nous pourrions croire que la gratuité est menacée. Dans ce système ou les décisions sont prises au nom de l’économie, les rapports entre agents sont réduits à une relation d’échange, une relation marchande que le capitaliste voudrait imposer en créant un marché utilisant la monnaie comme outil de transaction. Dans ce système, l’argent est à la foi un indicateur et le garant de la croissance, mais aussi parfois une fin en soi, une création de valeur liée à l’échange. Plus ces échanges sont nombreux, plus il y a création de valeur ; c’est d’ailleurs ce que mesure la croissance économique. Pourtant, une baisse de la croissance ne veut pas dire que l’activité des agents est réduite.
La gratuité, opposée à la notion de marché, est synonyme de don, pour lequel aucune contrepartie n’est attendue en échange. Elle pourrait être assimilée à une sphère non monétaire englobant les rapports communautaire comme les traditions, la culture, le partage et la connaissance, le bénévolat… que le capitalisme voudrait s’approprier au même titre que les ressources naturelles en créant de nouveaux besoins (ou en les transférant vers le marché), en déposant des brevets sur les connaissances scientifiques ou en privatisant les services publics vers ce qu’on pourrait qualifier de sphère monétaire (B. Larsabal, 2002). Cette opposition pose une question essentielle : la gratuité a-t-elle sa place dans les rapports économiques ?
Après avoir analysé la notion de gratuité d’un point de vue économique, nous montrerons que le libre accès d’internet a révolutionné l’économie en lui apportant la dimension qui lui manquait peut être pour analyser les rapports entre les agents.
Mis à part la lumière du soleil, rien n’est tout à fait gratuit. Même l’air que nous respirons à un coût si tant est que nous voulons le garder pur. En effet, il