la parole au silence
Analyse des termes du sujet
La difficulté de ce sujet tient au fait que tous les termes qui interviennent dans sa formulation peuvent être pris en plusieurs sens.
Quand on se demande si l'on devrait ou non faire quelque chose, on se pose deux questions :
Est-il de notre devoir, est-ce une obligation ? Une obligation est une exigence morale mais non une nécessité. On peut s'y soustraire.
Quelles raisons aurions-nous de ...? Une raison est une justification qui s'exprime le plus souvent en termes de conséquences indésirables à éviter ou en termes d'objectifs désirables à atteindre. Quand on préfère une chose à une autre, on la privilégie de façon consciente et délibérée ou de façon inconsciente parce qu'on lui accorde plus de valeur.
Le silence et la parole semble s'exclure mutuellement. Garder le silence, c'est se taire, donc renoncer à parler. Ainsi, préférer le silence à la parole suggère un choix exclusif : c'est l'un ou l'autre, mais pas les deux.
Mais dans le langage ordinaire, "silence" et "parole" sont utilisés de façon ambigue.
Le silence :
Sens physique strict : Absence de son.
Sens linguistique strict : Se taire, ne pas prendre la parole au sens strict de "parole".
Sens linguistique large : Ne pas s'exprimer, ne pas communiquer linguistiquement. La parole :
Sens strict : Utilisation singulière et orale de la langue par un locuteur. Synonyme d'énonciation . (Ferdinand de Saussure)
Sens large : Le fait de communiquer linguistiquement, que cette communication soit orale ou non.
Ce serait trop limiter le sujet que de s'en tenir au sens strict de la parole comme acte d'énonciation orale (l'opposition langue/parole de Saussure). L'opposition pertinente est plutôt entre dire/ne pas dire, de quelque façon que ce soit.
Problématique
Le proverbe dit que la parole est d'argent mais le silence est d'or.
Pourtant, le langage, c'est-à-dire la faculté de communiquer